De plus en plus de techniciens recherchés
La profession de 'Technicien d'installations industrielles' a détrôné l'infirmière en tant que profession la plus embouteillée. Cela signifie que les employeurs ont le plus de difficultés à pourvoir les postes vacants dans cette profession. Les chiffres du VDAB n'indiquent toutefois pas clairement que le problème concerne principalement les techniciens de maintenance.

Pointe de l'iceberg
En effet, si vous cherchez 'technicien de maintenance' ou 'technicien d'entretien', vous n'obtiendrez pas seulement 'technicien d'installations industrielles', mais aussi de nombreux autres emplois connexes. En classant les emplois dans différentes catégories, l'étendue réelle du problème n'est pas claire.
Un décompte montre que le technicien de maintenance n'est pas seulement la profession qui présente le plus grand goulot d'étranglement, mais qu'il dépasse également l'infirmier (2.106) en nombre absolu d'offres d'emploi (3.153). C'est le cas depuis de nombreuses années, et la pénurie ne fera que s'aggraver. L'asbl BEMAS, l'association professionnelle belge du secteur de la maintenance, demande donc que l'on accorde plus d'attention à cette question et que l'on trouve une solution structurelle pour remédier à la pénurie de techniciens de maintenance.
Nous vivons aujourd'hui dans une société de haute technologie. Pour rester compétitifs dans l'économie mondiale, les machines, les installations et les infrastructures techniques sont de plus en plus automatisées. Pour qu'ils puissent continuer à fonctionner de manière fiable, il est extrêmement important de les entretenir correctement.
En Belgique, environ 90.000 personnes travaillent à l'entretien technique de machines dont la valeur de réinvestissement s'élève à environ 150 milliards d'euros. Selon les estimations, 6,75 milliards d'euros sont dépensés chaque année pour la maintenance industrielle, tous secteurs confondus. La maintenance est essentielle pour assurer la rentabilité de nos entreprises et prévenir les incidents techniques susceptibles d'avoir de graves conséquences sur la sécurité, la santé et l'environnement.
Depuis des années, il y a une pénurie structurelle de techniciens de maintenance. Un sondage BEMAS du printemps 2023 le confirme: pas moins de 90% des entreprises interrogées estiment que la pénurie de techniciens de maintenance est le principal point d'action.
Malheureusement, le problème est bien plus important que ce qui est annoncé dans la presse. Dans les chiffres du VDAB, les métiers de la maintenance sont répartis entre différentes fonctions et appellations. Ce n'est qu'en faisant l'addition que l'on voit la véritable ampleur de la pénurie: en Flandre, l'année dernière, pas moins de 10.500 postes de techniciens industriels étaient vacants. Un tiers de ces postes (3.150) n'ont pas encore été pourvus.
D'autre part, d'ici 2023, seuls 600 apprentis environ auront obtenu leur diplôme de technicien de maintenance. Un sondage de la BEMAS montre également que de moins en moins d'écoles mettent effectivement en place une 7e année de maintenance (Année de spécialisation Maintenance industrielle en BSO ou Se-N-Se Techniques de maintenance industrielle en TSO). L'année scolaire dernière, la formation s'est poursuivie dans 23 des 34 écoles proposant un tel cursus, contre 32 écoles en 2014.
Les formations diplômantes en maintenance, proposées par huit écoles supérieures, ont bien connu une croissance du nombre d'étudiants ces dernières années. Toutefois, le nombre total de sortants, estimé entre 600 et 700, est très insuffisant pour pourvoir les plus de 3.000 postes vacants.
Impact élevé de la maintenance
Si nous ne nous attaquons pas à ce problème, il pourrait avoir un impact considérable sur notre économie et sur la vie quotidienne de chacun. Les installations techniques qui ne sont pas ou mal entretenues subiront tôt ou tard une panne, avec toutes les conséquences et les inconvénients que cela implique. La récente panne de la rampe de Ronquières en est une bonne illustration.
Mais le citoyen ordinaire subit également les inconvénients de la pénurie de techniciens. Il suffit de penser, par exemple, aux trains qui sont régulièrement supprimés en raison de problèmes de matériel. Ce n'est pas un hasard si la SNCB et Infrabel ont encore annoncé récemment dans la presse qu'elles recherchaient plus de 300 profils techniques.
Un autre exemple est celui de notre approvisionnement en eau potable: sans techniciens de maintenance, nous serions confrontés à "des dégâts environnementaux dans les cours d'eau, des inondations dans les rues et les habitations et des conséquences négatives pour la santé publique en raison du rejet d'eaux usées non traitées", selon Bart Van Eygen, directeur de l'Asset Management chez Aquafin. Compte tenu des conséquences potentielles très graves, Aquafin a été la première entreprise belge à être certifiée ISO 55001, une norme qui aide les entreprises à gérer leurs installations techniques de manière optimale tout au long de leur cycle de vie.
