“AIDER LES ENTREPRISES AUTANT QUE POSSIBLE”

Leo Van de Loock est Manager Transition Industrie 4.0
Manager de la Transition Industrie 4.0: voici ce qu’on lit sur la carte de visite de Leo Van de Loock. Au sein de l’équipe Vlaanderen Industrie 4.0 de VLAIO, il doit veiller à ce qu’un maximum d’entreprises manufacturières flamandes sautent dans le train de la digitalisation. “Le gouvernement veut ainsi à nouveau renforcer notre industrie et sa position concurrentielle mondiale. A cette fin, nous avons créé 17 laboratoires dans lesquels les entreprises peuvent expérimenter à l’envi. Ceci, bien entendu dans les limites de l’aide publique: il doit s’agir de projets collectifs, nous ne pouvons pas accompagner des trajets individuels”, explique-t-il.
Quelle est la tâche d’un manager de la transition?
“En 2016, le gouvernement flamand a fixé sept transitions que nous devons viser afin d’avoir une société prospère, inclusive en 2050. Il s’agit, d’une part, des défis sociétaux classiques: énergie, habitat, soins de santé et mobilité. D’autre part, il s’agit de défis plus récents, tels que l’économie circulaire, le nouveau mode de vie et de travail, et Industrie 4.0. Pour chacune de ces sept transitions, a été désigné un manager de la transition et c’est donc ce que je suis pour Industrie 4.0. Cela implique que je réfléchis à long terme sur ce qui sera nécessaire, même si cette dénommée ‘4e révolution industrielle’ est naturellement déjà en cours. Dans cette transition, l’accent est donc mis surtout sur le court et le moyen terme, parce que pouvons très difficilement prédire à quoi ressemblera l’industrie dans vingt ans; a fortiori d’ici 2050. Industrie 4.0 induit de grands changements bien plus rapides que jamais auparavant. Il s’agit surtout pour moi de faire en sorte, au départ de ma fonction coordinatrice, que les entreprises de production flamandes soient le mieux préparées à ces changements rapides.”
De quels changements parlez-vous?
“Industrie 4.0 est d’origine un concept allemand et a été introduite en 2011. Le but était de ramener en partie la production vers l’Europe. Entre-temps, presque chaque pays industrialisé s’en préoccupe, il est vrai chacun avec ses propres nuances dans les plans d’action. En gros, vous pouvez affirmer qu’il existe trois grands piliers, qui sont identiques au niveau mondial. Avant tout la technologie, naturellement. Il s’agit d’une conjugaison d’automatisation très pointue, d’intelligence artificielle, d’Internet of Things, … et des très nombreuses données utilisées. Ceci induit de nouvelles possibilités par rapport au processus de production classique, telles que ‘lot size one’ ou une production de masse personnalisée. En même temps, les interactions classiques entre fournisseurs et clients changent. On s’engage davantage sur la servicialisation, les chaînes de valeur s’entremêlent. Ceci implique de grands changements pour la méthode de travail. Les collaborateurs doivent posséder des aptitudes digitales ou ce qu’on appelle les ‘compétences STEM’ (Science, Technology, Engineering & Mathematics, réd.), mais aussi pouvoir interagir dans cet environnement qui change rapidement. Ceci exige un état d’esprit complètement neuf. D’après moi, ceci est le véritable goulot d’étranglement: non pas la technologie, mais les personnes qui doivent l’utiliser.”
Nos entreprises ne sont-elles pas encore assez conscientes de ces défis et opportunités? Et pourquoi le gouvernement doit-il s’en mêler?
“La plupart des grandes entreprises s’en préoccupent et nous ne devons effectivement pas les convaincre. Mais ce sont surtout les sociétés plus petites, moins technologiques qui sont réticentes. Elles font face à de grands investissements avec de nombreuses incertitudes et disposent, typiquement, de moins de compétences internes sur tous ces domaines différents sur leur lieu de travail. Toutefois, elles doivent bon gré mal gré rejoindre le mouvement, autrement elles seront dépassées. Il ressort de l’indice DESI (The Digital Economy and Society Index, réd.) que la Belgique n’est pas un précurseur digital, mais n’est pas non plus à la traîne. Notre production est déjà fortement automatisée, en partie pour compenser les coûts salariaux élevés. Le renforcement de notre industrie figure en bonne place sur l’agenda politique, parce que c’est un moteur pour les exportations et donc un stimulant de notre pouvoir d’achat. C’est pourquoi la ‘digitalisation‘ et l’’innovation’ sont largement abordées das le nouvel accord gouvernemental.”
Comment voulez-vous aborder ces objectifs concrètement avec VLAIO?
“Notre programme repose sur cinq piliers: communication, recherche, aptitudes, internationalisation et l’application élargie par les entreprises. Pour soutenir les entreprises, nous avons démarré – pour les trois prochaines années et répartis dans toute la Flandre – 17 laboratoires ‘Industrie 4.0’, en étroite collaboration avec 28 organisations sectorielles et instituts de connaissances. Ceux-ci sont nés ‘bottom-up’ après leur input. L’approche des laboratoires est très diverse, tout comme l’interprétation et les domaines d’application. Cela va des dispositions d’essai avec de nouvelles technologies, telles que les drones, les cobots ou la réalité virtuelle, aux séances d’information sur leur employabilité, en passant par des thèmes tels que la cybersécurité. Le fil rouge est que, par ce biais, nous voulons concrétiser les connaissances et aider un maximum d’entreprises vers l’Industrie 4.0. Du reste, les laboratoires sont accessibles gratuitement à toutes les entreprises de production flamandes. Elles ne doivent pas être membres des organisations impliquées. Le financement des laboratoires se fait à 80% via le gouvernement flamand – au total 8 millions d’euros – et à 20% via des organisations de soutien. Le financement vise plutôt des actions collectives et pas un accompagnement étendu de trajets pour entreprises individuelles.”
Les premiers laboratoires n’ont été lancés que l’an dernier, mais pouvez-vous déjà procéder à une première évaluation?
“Il est en tout cas difficile d’en mesurer l’impact précis auprès des entreprises participantes, mais il est d’ores et déjà évident que nous avons initié quelque chose, tant sur le devant de la scène que dans les coulisses. Notre ‘target’ initial était d’atteindre 500 cas dans ces trois ans. Nous évoluons à notre vitesse de croisière et il semble donc que nous y parviendrons!”
Laboratoires de process & factory automation
Laboratoires pour l'industrie agroalimentaire
Laboratoires pour la maintenance industrielle

