UNE AUTOMATISATION FLEXIBLE ET UNE PRODUCTION MASS CUSTOMIZED
PEC en plein virage de l'Industry 4.0
PEC, à l'origine un intégrateur de système, s'est développé ces quinze dernières années en une entreprise technologique. Elle est active dans deux domaines: la construction et l'automatisation de machines destinées au stockage d'énergie d'une part, et aux banques centrales d'autre part. “Nous avons volontairement ciblé ces deux marchés niches afin de vraiment nous différencier sur le marché", explique le vice-président sales et marketing, Peter Ulrix. L'entreprise a opté pour une stratégie à l'international, puisque en plus du siège au Haasrode Researchpark à Louvain, l'entreprise compte des implantations en Europe de l'Est, en Asie et aux Etats-Unis.MARCHES NICHES
Lors de sa création en 1984, PEC proposait une automatisation complexe et orientée client en plus de services d'engineering, qui intégrait dans ses solutions les aspects mécaniques, électroniques, robotiques et informatiques. Quinze ans plus tard, l'entreprise a décidé de se détacher des projets génériques pour se consacrer à ses deux marchés principaux: 'energy storage' et 'central banks'.
Plus-value fonctionnelle
“En ciblant ces marchés, nous avons pu vraiment nous distinguer", explique Peter Ulrix, vice-président sales et marketing chez PEC. “Nous avons pu nous spécialiser dans ces domaines, si bien qu'aujourd'hui nous proposons des solutions à grande plus-value fonctionnelle. Par exemple, des rapports générés automatiquement, et des flux de production, indispensables pour certains clients. Sur le plan commercial, c'est un atout de taille, car lors d'une démonstration de logiciel on peut présenter une solution très concrète à laquelle l'entreprise en question peut s'identifier."Clients
Dans la branche 'central banks', l'entreprise construit des distributeurs automatiques de billets. Les activités et le fichier clients de cette activité sont très clairs. C'est la branche 'energy storage' qui représente l'activitéprincipale du marché local. Il s'agit ici desolutions de test et de production pour piles, qui constituent une batterie une fois placées en série. Ces machines sont notamment utilisées dans l'industrie automobile (véhicules électriques et hybrides), pour la défense et l'aviation, mais également dans l'électronique de consommation (wearable devices) et les départements R&D, les centres de recherche et les organismes de certification partout dans le monde. Ce qui nécessite en effet quelques explications.
SOLUTION DE PRODUCTION ET DE TEST DE BATTERIES
“La méthode de production des batteries comprend trois étapes, qui nécessitent chacune des machines spécifiques", explique Peter Ulrix. “Pour le côté 'chimique', nous mélangeons les poudres anodiques et cathodiques et nous appliquons le revêtement sur les supports. Dès que tout est sec, on passeà l'étape 'assembly' avec un électrolyte et unséparateur, qui constituent ensemble une cellule. Ces cellules passent ensuite plusieurs semaines par l'étape 'cell finishing', dans une 'formation machine' pour différentes mesures et différents tests de qualité, avant que les bonnes cellules ne soient intégrées aux modules ou aux packs. C'est dans cette troisième étape, le cell finishing, que nous nous sommes spécialisés. Nous vendons cette technologie et toute l'automatisation qui s'y rattache."
Formater
Cette technologie cible donc surtout le 'formatage', c'est-à-dire la première étape du 'cell finishing', un procédé critique pour la durée de vie future des batteries. Comme les cellules sont utilisées en série, c'est le maillon faible qui détermine la puissance finale du pack total de batteries. L'objectif est donc d'assembler des batteries d'une même puissances et aux mêmes spécificités. “Lors du formatage, la cellule est chargée pour la première fois et donc activée. Il est essentiel de respecter ici le bon timing: il ne faut pasle faire trop tôt car il n'y a pas suffisamment de mouillage, mais il ne faut pas attendre trop longtemps non plus car on risque la corrosion. Le courant doit être bon également, et la répartition de la pression et la courbe de température au sein de la machine jouent aussi un rôle essentiel dans les performances finales, et dans la sécurité incendie", poursuit le vice-président.Automatisation flexible
De nombreux paramètres donc, qui varient en plus au fil du temps. “L'ensemble du processus de charge et de décharge, de vieillissement et de mesure de la qualité est entièrement automatisé grâce à un système AS/RS et au contrôle continu de la pression et de la température. Le programme utilisé est essentiel dans le procédé d'automatisation, un programme que nous avons nous-mêmes développé. Nous n'utilisons pas de PLC, on ne peut pas partir de développement à programmation fixe.La recette change à chaque nouvelle palette et doit donc être adaptée. Nous utilisons donc des embedded controls et tout tourne sous TCP/IP. Les machines sont commandées par routing. Grâce au 'drag and drop', on peut ajouter une nouvelle étape au routing en cas de changement du procédé, ce qui permet aussi d'appliquer un 'decisive routing' adapté à chaque situation concrète. Nos machines sont aussi intelligentes: elles peuvent stocker, transmettre et conserver des données selon les principes de l'Industry 4.0", ajoute Ulrix.
Mass customized
Les appareils de test sont standard et donc disponibles 'off the shelf', tandis que les formation machines sont davantage considérées comme 'mass customized'. “A l'extérieur, les tours sont identiques, mais le procédé, et donc l'automatisation, varie d'un type de cellule à l'autre: pouch, prismatique ou cylindrique. Dans tous les cas nous nous chargeons dela fonctionnalité complète, y compris de la construction en acier autour, ce qui est unique au monde. Nos concurrents sont plutôt des intégrateurs de système qui travaillent sur des procédés segmentés, ce qui revient plus cher."PERSONNEL
Il s'agit donc d'une solution globale qui combine mécanique et électronique, un procédé très exigeant pour le personnel. “Nous organisons régulièrement des formations. Cela se fait exclusivement en interne, tant la matière est spécifique", explique Ulrix. Et d'ajouter que trouver du personnel technique qualifié est bel et bien le grand défi du 21e siècle. “Notre stratégie consiste à employer régulièrement des étudiants en plein mémoire de fin d'études, dans l'espoir qu'ils resteront chez nous. Ils viennent même souvent d'universités étrangères, ce qui renforce encore notre caractère international."
AVENIR
Depuis 2000, PEC dispose de bureaux commerciaux et/ou de sites de production en Chine, au Japon, en Allemagne, en Hongrie et aux Etats-Unis, ce qui en fait une entreprise résolument prête à affronter l'avenir. “Quand on s'intéresse à l'électro-mobilité, on constate aujourd'hui qu'il s'agit surtout d'un concept en vogue sur le continent asiatique. Construire des voitures électriques, c'est évidemment autre chose que la production de batteries, mais pour chaque modification de la chaîne de valeur, on voit tout de même que les décisions viennent surtout des pays orientaux. Et nous l'avons vite compris, heureusement."
